Il y a des endroits qui nous marquent à vie. Par l’intensité des moments vécus ou par les rencontres faites là-bas. Un endroit un peu « doudou » qui nous plonge instantanément dans des souvenirs précieux. Celui qui est toujours dans un coin de notre tête et auquel on pense quand le moral va un peu moins bien. Celui qu’on se languit de retrouver, car on sait que là-bas, tout ira mieux. C’est un peu tout cela mélangé, mon coin de paradis. Laissez-moi vous raconter son histoire.
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Ce chalet est dans notre famille depuis plusieurs générations. Il appartenait déjà aux grands-parents de mon grand-père paternel. C’est à l’origine, un chalet d’alpage situé à environ 1 400 m d’altitude, où tout était bien différent d’aujourd’hui. La partie habitable se trouvait dans la cuisine, et le salon servait d’étable pour les vaches, le dortoir lui, contenait les réserves de foin. Le moins que l’on puisse dire, c’est que du changement, il y en a eu au fil des années. L’étable est devenue un salon cosy avec un poêle à bois, la réserve de foin est devenu un grand dortoir pour accueillir les 9 enfants de mes grands-parents. Plus tard, les murs de l’unique chambre du bas ont été abattus pour agrandir la pièce de vie et la cuisine. Si je devais définir le mot rustique, ce serait cet endroit qui me viendrait en tête. C’est un retour à l’essentiel sans aucun superflu.
Je vais dans ce chalet depuis que je suis toute petite. Perdu dans la montagne, le calme règne et les étoiles n’ont jamais autant brillé.
Pour comprendre cette magie, je vais vous expliquer comment je le voyais quand j’étais enfant. Pour pouvoir se chauffer, il fallait couper du bois afin d’allumer un feu pour réchauffer un peu les pièces. N’ayant pas d’eau chaude, il fallait faire chauffer l’eau pour pouvoir faire notre toilette ainsi que la vaisselle. Sans electricité, les bougies ou les lampes à gaz étaient nos amies. Il arrivait d’allumer le générateur pour avoir de la lumière dans la cuisine quand nous étions réunis tous ensemble. Le soir, on se réfugiait sous les gros édredons pour ne pas avoir trop froid. Ma grand-mère ajoutait souvent une bouillotte sous ma couette pour réchauffer mon lit. Mon moment favori : les petits-déjeuners en famille, sur la terrasse avec le soleil qui nous caressait le visage et nous réchauffait de notre nuit parfois (très) fraîche.
Tous ces moments là, un peu hors de mon quotidien, ont contribué à rendre ce lieu magique pour moi. Encore aujourd’hui, et malgré avoir grandi, la magie est toujours là.
Ce que je recherche par dessus tout en venant ici, c’est le calme dans mon esprit. Je suis très anxieuse, facilement stressée, je pense (beaucoup) trop. Mais quand je vais me ressourcer là-haut, j’ai l’impression de respirer de nouveau. Loin de moi l’anxiété du quotidien, les pensées négatives, tout est resté enfermé dans la voiture. Je suis dans une bulle où tout va bien, où le temps s’écoule autrement et je revis.
Ici, on a le temps de prendre le temps. On se lève avec le soleil et on rentre une fois qu’il est couché. Sauf peut-être pour les nuits d’été où il fait encore bon dehors ! On occupe nos journées de balades en nature, de cueillettes de champignons, de lecture, de jeux ou dessin. Mais parfois aussi, c’est plaisant de ne rien faire. On s’allonge dehors, on se pose sur un transat et on laisse libre cours à nos envies du moment. Une sieste, refaire le monde dans sa tête, ou juste profiter de l’instant présent. Dans un quotidien où tout va trop vite, où nous sommes ultra connecté et où il faut toujours s’occuper, quelle bouffée d’air frais de retourner à l’essentiel l’espace de quelques jours.
Tout ici me rappelle des bons souvenirs et j’ai toujours fait en sorte qu’il en soit ainsi. Je pèse à peine mes mots quand je dis que pour moi, c’est un lieu sacré et que je refuse d’y avoir des mauvais souvenirs ! J’ai besoin de cette bulle de bonheur.
Évidemment, la nostalgie s’empare de moi à chaque fois que je reviens.
Il y a cette radio qui tournait en boucle sur Chérie FM et qui est devenue une tradition. Nos vieux jeux et anciennes bandes dessinées qui ont rythmé nos journées, sont toujours là. Nos dessins de jeunesse sont pour certains, encore accrochés aux murs, et personne ne les a jamais enlevé. Notre boîte secrète dans laquelle on se laissait des petits mots avec mes cousines, est toujours bien cachée…
Les doux souvenirs d’un copain que j’ai eu là haut quand j’étais petite, qui m’ont marqué et que je n’ai jamais revu.
Mon imagination débordante quand la nuit tombait et que le bois du chalet se mettait à craquer. Imagination toujours bien présente cela dit.
Tous ces bons moments passés avec mes frères, mes cousins et cousines.
Des souvenirs, j’en ai tellement. Tous aussi précieux les uns que les autres.
Depuis l’époque de mes grands-parents, ce chalet aura vu grandir 9 enfants – 16 petits-enfants – 19 arrières-petits enfants.
J’espère de tout coeur que les prochaines générations y trouveront, comme moi, leur coin de Paradis ♥
Réalisé par Ludovic Frémondière.
Et vous, il se trouve où votre Paradis ? ☺️
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4 Comments
Comment te dire ?! Magnifique !! Quel bel hommage à ce lieu magique pour nous !!
Merci Laëtitia ! Je suis contente trop contente que tu aimes cet article ☺️
J’ai essayé de lui rendre hommage au mieux !
Un très bel article qui vient du fond du coeur et c’est juste simple et beau ! Avec tes mots on se sent tout de suite transporter là-bas. Et quelles photos !
C’est un très bel endroit que tu nous fait découvrir au travers de cet article et de ces photos. Il semble très accueillant et rassurant. Merci de l’avoir partagé et de nous l’avoir fait découvrir