Partir seule explorer un endroit où je ne connais quasiment personne est quelque chose qui m’a toujours attiré, mais que je n’ai jamais osé faire. Que ce soit en France ou à l’étranger. Par peur principalement. Peur de ne pas savoir me débrouiller, de ne pas faire de rencontre, car bien trop timide et introvertie pour aller vers les autres, de ne pas réussir à faire des choses seules et enfin, la barrière de la langue s’il s’agit d’un pays étranger. Ces peurs, je vous avoue les avoir toujours, même après être partie. Certaines, beaucoup moins que d’autres. Et juste pour ça, je ne regrette pas d’avoir tenté l’expérience !
En un mois, j’ai eu le temps de vivre des hauts et des bas, de voir des endroits incroyables comme d’autres qui l’étaient un peu moins. Je me suis découverte des facettes de moi que je ne connaissais pas, et même si j’ai fait peu de rencontres, elles m’auront marqué à vie.
Sur bien des points, je peux vous dire que c’était une sacrée aventure.
J’ai pleuré en quittant la Haute-Savoie, j’ai pleuré en quittant les Pyrénées.
Le jour où j’ai décidé de partir.
Le déclic.
Quand j’ai décidé de partir, j’étais arrivée à un moment de ma vie où je saturais. Une impression de tourner en rond sans que jamais rien n’avance. Galérer niveau boulot, aller dans les mêmes endroits, voir les mêmes choses et n’y prendre plus aucun plaisir. Aussi, je venais de passer un début d’année totalement catastrophique où je m’étais épuisée psychologiquement à tenter de faire fonctionner une relation qui était déjà morte. Je ne m’écoutais plus et j’allais contre ma nature de personne introvertie. J’étais malheureuse. J’avais besoin de me retrouver, voir de nouvelles choses et perdre un peu mes repères. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de partir.
Trouver un logement.
Pour une première aventure seule, je voulais rester en France. Un mois me semblait pas mal pour débuter. J’ai donc commencé à chercher un logement au mois, dans une région que je voulais explorer plus en profondeur. Après avoir pris peur en voyant les prix pour des locations sur Airbnb, ou en camping, je suis tombée sur LA location parfaite pour moi en allant sur le bon coin. En gros, une location au mois pour le prix d’un loyer normal et totalement disponible dans les dates que je voulais. Je ne voulais tellement pas louper cet appart, que j’ai fait une chose que je ne me pensais pas capable de faire. J’ai pris le téléphone pour appeler un total inconnu. Croyez-moi, pour la phobique du téléphone que je suis, ce n’était pas une mince affaire ! Les choses devenaient concrètes. Je partais deux semaines et demi plus tard.
Mon premier cliché Pyrénéen.
Les Pyrénées comme point d’atterrissage.
Pour être certaine de vivre au mieux ce petit voyage, la valeur sûre était que je parte dans un endroit où il y avait des montagnes et des lacs. J’aurai pu partir un peu plus proche de chez moi pour avoir tout cela, mais je suis tombée amoureuse des Pyrénées quand j’y suis allée pour la première fois en septembre 2017. Je ne me voyais pas aller autre part que là-bas.
J’avais eu un gros coup de cœur pour la réserve du Néouvielle, avec tout un tas de lacs regroupés à cet endroit (autant vous dire mon paradis sur terre !). Ce que j’aimais encore plus dans cette partie de la France, c’était la possibilité d’avoir les montagnes et l’océan à environ une heure trente d’autoroute. L’océan m’apaisant tout autant que les montagnes, c’était le deal parfait !
Retour sur cette aventure.
Le moment où tu quittes tes habitudes.
Je ne vous cache pas que ça a été très dur au début ! Cela faisait quelques années que je n’étais pas partie plus de quelques jours loin de chez moi et sans rejoindre quelqu’un. En partant, j’avais l’impression de partir au bout du monde, que je disais au revoir à ma famille comme si je n’allais jamais les revoir !
Avant d’arriver dans les Pyrénées, j’ai fait un stop à Montpellier pour assister au FISE. Je voulais absolument que ma première nuit soit dans ma voiture et devant une plage, histoire d’avoir un premier réveil un peu cool ! Et bah la coolitude aura été de courte durée. Juste le temps d’une petite balade au lever du soleil. Ensuite, j’ai pris conscience que j’avais tout un début de journée à tuer et que j’avais zéro idée de ce que j’allais faire… Puis, j’ai réalisé que ça allait être ainsi pendant un mois et je me suis laissé envahir par un sentiment de solitude vraiment violent. Ma première réaction a été de partir en crise de larmes. Je me répétais en boucle : « Putain Céline, mais qu’est-ce que tu fous ?? »
Et puis finalement, on s’habitue ! (Spoil : ça en devient même kiffant.)
J’étais décidée à partir dans les Pyrénées pour découvrir de nouveaux paysages et je comptais bien en profiter !
Lac des Gloriettes. Juste pour ce lac, partir a été la meilleure décision de 2018.
Arriver dans un nouvel endroit.
Une fois sur place, j’ai eu ma petite frayeur en arrivant au logement. Les clés n’étaient pas dans la boite indiquée par le proprio, la dame qui devait m’accueillir à cette heure précise n’était pas là et aucun des proprios ne répondait à mes appels. Les trente minutes d’attente avant d’avoir enfin des nouvelles ont été suffisantes pour que je me fasse tous les films du monde ! Je me voyais déjà rentrer chez moi prématurément. Finalement, la dame est venue, a été adorable et m’a même donné une liste de randonnées cool à faire pour avoir de jolies points de vue photo ! Je ne vais pas vous raconter le mois là-bas, car ce serait long, mais je vais vous faire un résumé des moments cool et moins cool.
Les moments durs :
- Le premier réveil loin de chez toi, où tu crois dur comme fer que tu as fait une connerie.
- La première semaine d’acclimatation : je me rendais compte que j’étais aussi malheureuse qu’en Haute-Savoie, mais dans les Pyrénées. Soit je prenais les choses en main, soit je gâchais ma venue ici. Il m’a fallu la semaine pour avoir le courage de chasser de ma vie ce qui me rendait triste. Une fois le ménage fait, ce fut quasi immédiat : j’ai commencé à vraiment kiffer la vie là-bas !
- Mon départ des Pyrénées.
Les moments moins cool :
- La météo. De ce côté-là, je n’ai pas eu beaucoup de chance ! La plupart du temps, il faisait beau le matin et de grosses averses l’après-midi. Je n’ai eu que très rarement des journées ensoleillés du début à la fin. Tout le monde, là-bas, s’accordait à dire que c’était vraiment rare une météo pareille à cette période. Ce qui m’a conforté dans le fait que j’amène vraiment la pluie partout où je vais ! Je n’ai pas pu faire toutes les randonnées que je voulais, alors ça me fait une sacrément bonne excuse pour y retourner non ?
Les moments très cool :
- Ces personnes ultras bienveillantes qui ont croisé ma route et qui ont rendu ce séjour si chouette. (Et si jamais ils lisent ces lignes : je vous aime les copains ♡)
- Ma meilleure amie qui a fait le trajet pour mon anniversaire et notre virée parfaite à Biscarrosse et la Dune du Pilat ~♡
- Tous ces lieux que j’ai visités et qui m’ont mis une claque !
- Le lac de Gloriette qui m’a vu reprendre goût à ma vie en solo.
- Cette fois où j’ai pris le petit train d’Artouste en appréhendant un peu de faire une « activité » seule au milieu d’autres gens. Pour au final, faire copine-copine avec une petite fille de 3 ans et son papa ! C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience de la véracité de ce que disaient les gens : on est jamais vraiment seul quand on voyage seul.
- L’exposition d’un photographe que j’adore à Pau.
- Ma petite escapade dans le pays basque après avoir quitté les Pyrénées, parce que je ne voulais plus vraiment rentrer chez moi ! Je suis en amour pour cet endroit.
Petit souvenir d’une série de photos qu’un twitto a brillamment renommé :
« Les Pieds-rénées »
Ce que cette expérience m’aura appris sur moi.
J’ai toujours entendu les gens dire que partir seul(e) était la meilleure décision de leur vie et qu’ils sont revenus changés. Ça me frustrait autant que je les enviais car moi aussi, je voulais vivre une expérience qui me changerait profondément. À mon retour, je ne me sentais pas « changé ». Alors il est clair que si inconsciemment, je m’attendais à changer du tout au tout, j’aurais pu attendre longtemps ! Néanmoins, j’ai quand même ressenti quelques changements.
- Je ne suis pas cette solitaire que je croyais être. Ça aura été la plus grosse révélation. J’ai toujours cru que je pouvais facilement me passer d’interactions sociales s’il le fallait. Que de toute façon, j’étais bien toute seule. Quelle blague envers moi-même. J’ai besoin des autres et d’être à leur contact pour me sentir bien. Même juste pour échanger quelques mots autour d’un café l’espace d’une heure. Certes j’ai des moments où j’ai besoin d’être seule, mais j’ai dû admettre que la compagnie des autres m’était indispensable, et j’en suis bien contente !
- Je me suis améliorée dans mes prises de décisions. Partir seul, cela implique d’être le seul maître à bord. On ne peut compter que sur soi lorsqu’il s’agit de faire un choix ou de prendre une décision. Si vous me connaissez, vous savez qu’en me posant une question impliquant un choix à faire, vous verrez mon regard se perdre quelques minutes, le temps d’évaluer toutes les possibilités qui mènent à chaque choix. Un enfer ! C’est la première fois que je prends seule des décisions pour un voyage. Et bien vous savez quoi ? Tout s’est enchaîné comme sur des roulettes. Que ce soit au niveau de l’organisation du voyage, une fois sur place pour savoir quoi faire/voir et à mon retour.
- Dernier point, j’ai appris à m’écouter et à me faire confiance. La vie est tout de suite bien plus agréable quand on est en accord avec soi-même !
Le retour dans les Alpes.
Je pensais que j’allais mal vivre mon retour. J’ai été agréablement surprise de voir que mon passage dans les Pyrénées avait laissé des traces. Il m’avait donné ce petit coup de fouet pour oser faire de nouvelles choses. Sortir toujours un peu plus de ma zone de confort. J’ai redécouvert les lieux que je connaissais par cœur, mais sous un autre angle, en allant bivouaquer par exemple. Ce que j’ai ressentie en explorant cette partie de la France, je ne pourrais pas vous le décrire. Mais je crois que c’est ça, être heureux.
Si vous êtes déjà partie en solo, je suis curieuse de savoir si vous avez aimé cette expérience et ce qu’elle vous a apporté !
Prochaine étape : oser partir seule à l’étranger.
6 Comments
Wouah, quel bel article ! Je l’ai dévoré avec beaucoup d’attention, étant moi-même dans le cas où tu te trouvais avant de prendre ta décision de partir.
En tant qu’introvertie et hypersensible, je me pose aussi beaucoup de questions… Est-ce que je vais tenir ? Est-ce que j’arriverais à aller vers les autres sans les connaître ? Est-ce que je ne vais pas m’ennuyer toute seule ? Est-ce que je ne serais pas frustrée de ne pas partager mes belles découvertes ?
Mais ton article a, me semble-t-il, répondu a beaucoup de mes interrogations. Et cela me donne terriblement envie de sauter le pas à mon tour !
Merci beaucoup pour ce partage de ton expérience 🙂
Je te souhaite de vite réitérer ça ! 🙂
Bonne journée !
Marion
Merci pour ton retour Marion !
Je peux te donner un avis d’introvertie et hypersensible aussi 🙂 Tenir, tu tiendras, c’est juste très dur au début, car clairement, tu perds tous tes repères. On s’habitue à la longue, parfois il y a des moments où on se sent moins bien. Moi c’était tous les matins au réveil, je me sentais triste jusqu’à ce que j’émerge complètement. Ensuite la vie reprenait son cours !
Je n’ai pas réussi à aller vers les autres pour ma part, mais je n’ai pas chassé ceux qui venait vers moi par exemple 🙂 J’essaie de plus en plus d’accepter que je ne suis pas une personne qui va naturellement vers les autres. Par contre, je fais en sorte de donner envie aux autres de venir vers moi. Par là, j’entends de rester souriante quand je croise quelqu’un lors de randonnées ou autres. J’ai ainsi pu échanger quelques mots avec des inconnus 🙂
Pour ce qui est de partager les belles découvertes, personnellement je les partageais sur instagram en stories ! Et aussi sur le blog. Alors certes, je n’en parlais pas de vive voix avec quelqu’un, ou je ne partageais pas le moment avec une personne, mais de cette manière je me sentais un peu moins seule 🙂
Je t’encourages à le faire, quand tu seras prête 🙂 Pour ma part, les ruptures ont tendances à me donner des ailes pour oser faire des trucs que je n’osais pas faire ^^ » C’était un trop plein à cette période là de ma vie, qui m’a fait sauter le pas. Je sentais que j’en avais besoin ! Là, par exemple, comme j’ai retrouvé un semblant d’équilibre dans ma tête, je ne sais pas si j’oserais de nouveau partir comme ça. C’est encore en cours de réflexion ahah
Hésites pas à me dire ce que tu en as pensé, si un jour tu sautes le pas ! Savoir comment tu as vécu cela 🙂
Bonne journée ♡
Quel courage ! J’aimerai être capable de tout ça… Je suis bien trop loin des montagnes, personne dans mon entourage qui s’y intéresse vraiment alors je reste dans ma Normandie. En tout cas, c’est un très bel article qui donne envie de se surpasser. Merci pour ce moment. 🙂
Je crois que parfois il faut juste pas réfléchir pour oser faire les choses ! Je voulais repartir dans les Pyrénées cet automne, et bien j’ai trop réfléchi. Du coup, je ne suis pas partie ahah
Mais si un jour tu te tapes un coup de folie en partant du côté des Alpes, tu peux me prévenir et on pourra faire deux trois randos ensemble 🙂
Merci à toi d’avoir lu cet article ❤
Super article…. Je me suis posée la question courant 2018 aussi. Mon année a été bien compliqué aussi et je regrette de ne pas être partie… Mais ce n’est pas la peur qui m’a retenue (bien que j’aurai préféré car plus facile à vaincre pour moi) mais la raison! L’année 2018 devait être l’année du changement, du renouveau et de faire enfin ce que j’aime… C’est devenu l’année de l’enfer et je me suis obstinée à ne pas bouger si pas de clients… Bref, j’ai pas bougé et au final tout est tout le temps remis en question…
Mais 2019 est arrivée et cette fois je pars ENFIN… Je pars seule dans mon van pour vivre LA grande aventure de ma vie… Le chemin est encore long et je pense que ce que tu as ressenti là-bas je vais aussi y avoir le droit mais ça fait parti du jeu et je suis persuadé que c’est un beau début… 🙂
En tout cas Bravo de l’avoir fait 🙂
Coucou Delphine,
Je n’ai pas du tout 1000 ans de retard pour te répondre ! (pas du tout du tout ^^ » désolée!)
C’est génial que tu puisses vivre cette aventure cette année ! Je pars du principe que les choses arrivent quand elles doivent arriver, et si ce n’était pas en 2018 pour toi, c’est que ce n’était pas encore le bon moment 🙂 Je n’aurais jamais osé partir si j’avais pas vécu quelque chose de compliqué qui m’ai retourné le cerveau au point de me dire » allez go tu te casses » Si je devais le refaire là maintenant, je n’oserais pas ahah
J’espère que tu t’éclates dans ton van en tout cas ! 😀 Les hauts et les bas il y en aura, mais on ne garde que les bons souvenirs après !
A très vite 🙂